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11
Jan

Ascension du Kilimandjaro

11.01.2015

La planification du voyage
Il y a quelques semaines, nous avons planifié un voyage au sommet du Kilimandjaro, en Tanzanie.

En fait, le voyage a déjà commencé quelques mois avant la date de départ réel, au moment où on commence à se poser des tas de questions :

  • Vais-je arriver au sommet?
  • Vais-je tomber malade ?
  • Vais-je souffrir du mal de montagne ?
  • Combien cela va-t-il me couter en frais supplémentaires ?
  • Fait-il vraiment aussi froid que ça là-haut ?
     

Pour certaines de ces questions on trouvait déjà la réponse lors de la préparation, pour d’autres seulement lors de l’ascension du sommet.

Une fois le voyage réservé, il ne restait alors plus qu’à se faire vacciner, renouveler son passeport, se procurer des devises, et se remettre un peu en forme. Mais surtout, on devait penser à contrôler tout le matériel nécessaire à l’ascension, à savoir le sac de couchage (très important, bien chaud), le sac à dos, les vêtements appropriés, la crème solaire (très important) et beaucoup d’autres petites choses.

Un long trajet
Le grand jour arrivé, le départ du voyage commence à Francfort en prenant l’avion pour Addis-Abeba, une machine très moderne et tout neuve d’Ethiopian Airlines. Après une escale de 3 heures, dans un aéroport bien chargé, nous continuons vers « Kilimandjaro International Airport », en Tanzanie. À l’arrivée au matin, une météo assez inattendue pour le continent africain (de la pluie), n’a pas empêché le transfert vers l’Hôtel au « standard africain » à Moshi. Dans l’après-midi, nous avons alors pu faire le briefing, dehors, sous un soleil éclatant. Le guide était déjà sur place et les présentations faites, certaines questions commencent alors à trouver réponse.
Les heures qui s’en suivent se déroulent sous une certaine nervosité constante, mais nullement dérangeante, voire même nécessaire, pour ne rien oublier qui pourrait s’avérer indispensable sur la montagne. Le lendemain matin, l’attente du bus de transfert semble durer des heures. Mais après une heure de « routes africaines », l’entrée à « Marangu » du parc national est à portée de vue (?1.700m).

Jour 1 : Le départ
Le premier jour se déroule très bien. Apres ± 5 heures et 7 km de montée constante, à travers la forêt tropicale par un temps très humide avec des bruits de fonds inhabituels des animaux exotiques, la première cabane nommée « Mandara » (? 2.750m) est enfin atteinte et du popcorn et du thé sont alors servis. Le diner servis, les autres participants se rencontrent pour échanger leurs impressions, expériences, peurs,… En espérant une nuit tranquille et apaisante, on entend les sacs de couchage se fermer l’un après l’autre.

Jour 2 : L’étape la plus longue
Après une nuit très silencieuse, mais tout aussi fraiche, ce n’est pas simple de sortir de son sac de couchage bien chaud. Mais les premiers rayons de soleil simplifient cet acte, et rien qu’à l’idée d’un petit déjeuner et d’un café chaud, cela vaut alors le coup. Effectivement, les 11km vers les cabanes nommées « Horombo » (? 3.750) ne sont pas une mince affaire, et les pauses sont les bienvenues pour se rétablir des efforts qui deviennent inexplicablement durs pour l’organisme. La respiration devient plus profonde, les jambes plus lourdes, la tête s’engourdit, et j’en passe. Le guide ne se lassant pas de rappeler qu’il faut boire, ce qui est effectivement une des meilleures façons de minimiser les risques du mal de montagne. Après ± 7 heures de marche, l’étape du jour est enfin atteinte et à nouveau le popcorn et le thé sont servis.
Un dilemme que l’on n’arrive pas à gérer de façon transigeante, c’est que si on ne boit pas assez, on risque de souffrir du mal de montagne, mais si on boit trop, la marche aux installations sanitaires, n’est pas des plus agréables, puisque les températures à cette hauteur peuvent être glaciales. Ainsi faut-il essayer de gérer. Le soleil couché, le silence s’empare alors du site étoilé comme nulle part ailleurs sur terre, et on n’a nullement envie de résister à l’appel du sac de couchage.

Jour 3 : L’acclimatation
Le lendemain, c’est un plaisir et une grande chance de voir le soleil se lever au-dessus du continent africain. Et après quelques minutes, les premières tentes commencent à aérer leurs intérieurs et les portes de cabanes à claquer.
Un petit déjeuner copieux et les températures qui deviennent de plus en plus agréables, le troisième jour est complètement dédié à l’acclimatation. Une marche de ±3 heures aux « Zebra rocks » est très agréable, puisque les rochers ne se trouvent qu’à 4.000m et l’excellente météo facilite fortement chaque pas. De retour aux cabanes, c’est le moment de profiter du calme qui règne pour s’occuper de petits bobos comme des ampoules aux pieds, bourdonnements de tête… ou même profiter des rayons de soleil pour remplir les réserves de chaleur corporelle. Vers quatre heures, devinez quoi: Thé et popcorn. Décidément cela devient une habitude, mais une bonne habitude qui rythme les journées.

Jour 4 : L’ascension vers les cabanes « Kibo »
Après que les porteurs aient pris les grands sacs, le petit déjeuner dans le ventre, le pique-nique dans le sac à dos et les 3 litres d’eau journaliers à portée de main, c’est le moment de tout doucement se mettre en route.
L’étape du jour, n’est pas très difficile, mais le gros désavantage est que les cabanes « Kibo » (? 4.750m) semblent, après une heure de marche à portée de main, mais au grand regret pendant les 4-5 heures suivantes, elles ne veulent tout simplement pas se rapprocher. Ce n’est qu’en se motivant réciproquement que l’on retrouve le courage de doucement placer un pied devant l’autre pour enfin arriver à bon port. Mais la vue dans la plaine désertique entre le « Mawenzi » (sommet voisin), qui vu d’ici, semble alors encore surplomber le sommet du Kilimandjaro, est tout simplement imprenable et indemnise en quelques secondes les efforts apportés pour profiter de ces moments inoubliables.
En fin d’après-midi, à notre arrivée, le thé et le popcorn sont déjà devenus une telle habitude que l’on ne se pose même plus la question s’il pourrait y avoir un autre entracte. Mais aujourd’hui, pas de temps pour contempler le paysage, la préparation du matériel pour la dernière ascension semble alors plus importante que tout le reste autour de soi. Les températures frôlent déjà les 0 degrés, même dans la cabane, l’oxygène manquant dans l’air, le nez et les lèvres gercées, ne facilitent pas la tâche pour choisir les vêtements appropriés. Chacun essaie de donner les meilleurs conseils possibles selon ses expériences individuelles. Ensuite viennent les guides et en quelques mots, toutes les pensées faites auparavant, se confondent. Vers 18 heures: Spaghetti et tout de suite dodo. La nuit va être dure.

Jour 5 : Arrivée au sommet
À minuit, les premiers réveils sont rapidement éteints, et quelques-uns dans le dortoir, se retournent encore une dernière fois pour profiter de quelques minutes de sommeil supplémentaires. Une certaine nervosité dans l’air ne laisse personne soupçonner les efforts qui vont devoir être faits. Mais dans le calme et un silence méditatifs, tout le monde s’habille, prend son petit déjeuner et se dirige vers l’extérieur, où les guides attendent déjà. Les heures qui suivent, sont un mélange d’adrénaline, de pensées d’abandon, de froid dans les mains et les orteils, de joie de ne pas encore avoir rebroussé chemin, bref, d’être déjà arrivé jusqu’ici.
Les derniers kilomètres d’ascension, sont sans doute des heures que l’on ne vit pas deux fois dans sa vie. De mettre un pied devant l’autre, respirer, boire et tout cela dans l’obscurité, demande des efforts colossaux, qui ce moment-là, semblent être si loin de pouvoir être décrits.
Le regard porté vers le haut, le sommet n’est pas encore à portée de vue. Le guide nous rassure alors que ce n’est plus très loin, mais il semble dire cela seulement pour motiver, puisque après un regard sur la montre et un calcul de tête rapide (ce qui n’est pas facile avec ce petit pourcentage d’oxygène dans l’air) on arrive au résultat qu’il reste encore à peu près la moitié de la route à faire.
Après maintes pauses, et motivations mutuelles, le « Gilmans point » (?5.681m) est alors atteint.
Ce moment remplit de joie tous les cœurs qui sont arrivés jusque-là, le Kilimandjaro compte alors comme gravit. Mais pour la plupart, ils ne se laissent pas séduire par l’idée de redescendre et continuent jusqu’au point le plus haut du continent africain, le « Uhuru Peak » (?5.895m).
La dernière heure qui reste alors pour arriver à ce point, n’est plus aussi raide que l’ascension même, mais exige encore les dernières concentrations corporelles et mentales pour passer entre et au-dessus des rochers pointus qui semblent protéger le sommet de la montagne de tout autrui qui n’est pas digne d’y arriver.
Vers 6 heures du matin, la récompense pour les sacrifices et efforts qui ont été apportés, est alors ce magnifique lever de soleil qui semble venir d’une autre planète, et qui de suite commence à chauffer le corps glacé, mais surtout, apporte de la chaleur au cœur, fier d’avoir pu surmonter toutes ces étapes.
En se retournant, on s’aperçoit qu’on voit à plus de 200km à l’horizon, et cela parait presque irréel, à tel point que les soucis que l’on s’était fait pendant toute l’ascension, semblent évanouis.
Après la photo obligatoire, ce n’est quand même pas le moment de s’éterniser au sommet, puisque la descente reste encore devant nous.

© Texte & photos, Fernando da Silva

 

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